vendredi 12 novembre 2010

Eco-quartiers, ode à la verdure, un nouveau rapport ville nature

Hommage aux grimpantes, aux plantes de balcon... des éco-quartiers qui réhabilitent le rapport à la nature en pleine ville. Munich, quartier Schwabing-West, octobre dernier.


Depuis quelques années le concept d'éco-quartier se répand comme une traînée de poudre. Comme une recherche d'un nouvel idéal entre ville et nature, d'une cohabitation harmonieuse entre passants et voitures, d'un lieu où les ressources énergétiques sont gérées avec soin, voire où la production énergétique se fait sur place (panneaux solaires), où le bâti est fait à partir de matériaux plus naturels, où les architectures gagnent en humanité.

C'est en Europe du Nord que la sensibilité à cette harmonie a été la plus ardente à se concrétiser. Je découvrais l'autre jour un éco-quartier de Munich (Allemagne), où on sent bien des évolutions frappantes par rapport à nos lotissements dessinés par la DDE... Un volontarisme vert qui me plaît, dans cette Europe du Nord qui trie ses déchets ménagers depuis des décennies.
C'est une solution urbaine en gestation plus qu'un concept abouti, mais cette parenthèse d'expérimentation est plus que bienvenue pour proposer aux habitants de nouvelles conditions de vie et aux élus la possibilité de fabriquer la ville différemment.

Des jeux d'enfants en matériaux naturels, ici du bois non traité, d'un aspect autrement plus doux que nos chers plastiques.

Les eaux de ruissellement (voirie, toitures) sont récupérées et alimentent des végétaux filtrants, bordant un espace de jeux en boulingrin, bordé d'érables. On évite d'engorger les réseaux, on réutilise l'eau pour nourrir des végétaux, la photosynthèse est favorisée. Et en plus, les enfants peuvent comprendre en pleine ville le cycle de l'eau et l'utilité de son recyclage local.

Les immeubles sont chaussés de graminées, des structures métalliques accueillent des grimpantes, vignes, glycines, houblon doré; les coursives sont peu à peu gagnées par ces conquérantes. On peut suivre le rythme des saisons, au printemps se laisser enivrer par les effluves des Wisteria et à l'automne observer les feuilles de vigne se parer d'un rouge flamboyant...

Cela n'empêche pas l'action de l'homme: les agents municipaux sont ici équipés d'aspirateurs à feuilles, légèrement moins bruyants que nos souffleurs mais évitant une double manipulation de la feuille (soufflage -> entassement -> ramassage).

Munich, la ville qui plante des Erables du japon en bordures d'accompagnement! Une première pour moi. Ca change des bégonias et autres annuelles gourmandes en eau et au bilan carbone peu florissant du fleurissement municipal...

Il était temps! Entre des centres-villes musées, des cités ghettos, des zones commerciales à l'urbanisation anarchique, la ville d'aujourd'hui est en train d'inventer un nouveau rapport au végétal et au développement durable. Longue vie aux éco-quartiers! Affaire à suivre.

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